En choisissant de créer votre autoentreprise, vous avez très certainement été attiré(e) par le chant des sirènes : une gestion simplifiée, pas de comptabilité à tenir, des cotisations à ne payer que lorsque vous encaissez du chiffre d’affaires…
Oui, mais concrètement, ça veut dire quoi « une gestion simplifiée » ? Une chose est sûre : ça ne veut pas dire « ne rien faire » ! Dans cet article, je vous explique quelles sont vos obligations en tant qu’auto-entrepreneur(e).
Déjà, remettons l’église au centre du village… Le « statut » de l’autoentrepreneur n’existe plus depuis le 01/01/2016. Le terme est resté dans les esprits et tout le monde continue à l’employer 🤗
Néanmoins, pour être précis, vous avez créé une entreprise individuelle sous le régime du micro-social et du micro-fiscal (d’où l’appellation micro-entreprise).
Alors comment doit-on gérer sa micro-entreprise ? Retrouvez ci-dessous les obligations qui vous incombent.
La gestion de votre auto-entreprise
La micro-entreprise est bel et bien une entreprise. Donc en tant qu’autoentrepreneur(e), vous devez respecter des obligations, même si elles sont allégées par rapport à une entreprise « au réel » (comprenez : qui doit fournir un bilan annuel).
Facturation obligatoire
La première de vos obligations est d’établir une facture à vos clients afin de constater la transaction commerciale entre vous.
Retrouvez dans cet article 👇🏻, comment établir votre première facture avec toutes les mentions qui doivent y figurer :
Ouverture d’un compte bancaire spécifique
Ce n’est pas une obligation tant que votre chiffre d’affaires ne dépasse pas 10.000€ par an, pendant deux années civiles consécutives. Vous avez ensuite 12 mois pour régulariser votre situation et ouvrir un compte bancaire dédié à votre entreprise.
Par contre, je vous le conseille fortement ! Vous n’êtes pas obligé(e) dans ce cas d’ouvrir un compte professionnel. Un simple compte courant distinct de votre compte personnel suffira. Cela vous permettra néanmoins de bien distinguer les opérations financières liées à votre activité professionnelle. Et c’est donner un peu plus vie à votre entreprise !
Conservation de vos justificatifs
Eh oui, comme pour la vie courante, vous êtes tenu(e) de conserver toutes les pièces justificatives de vos dépenses et recettes. Le délai pour les entreprises (quelque soit leur statut et leur taille) est de 10 ans.
Et cela concerne :
- les factures (achats et ventes)
- les relevés bancaires
- les bons de commande, bons de livraison
- les bordereaux de remises de chèques ou d’espèces
- les bandes de caisse enregistreuse, brouillard de caisse…
Déclaration de votre chiffre d’affaires
Selon le choix que vous avez fait au moment de votre création d’entreprise, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires tous les mois ou trimestres.
Attention : même si vous n’avez pas encaissé de recettes, vous devez faire une déclaration « Néant »
L’opération se fait de manière dématérialisée sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr ou sur l’application mobile « AutoEntrepreneur Urssaf ».
Déclaration annuelle d’impôt sur les revenus
Comme tout revenu, celui que vous réalisez par le biais de votre autoentreprise doit être déclaré à l’Administration fiscale.
Par contre, votre déclaration personnelle d’impôt sur le revenu n’est pas pré-remplie, comme cela se passe pour les salaires perçus d’un employeur. C’est à vous de mentionner le chiffre d’affaires réalisé sur l’année civile concernée.
Vous pouvez découvrir dans l’article ci-dessous 👇🏻 mes 3 étapes simples pour déclarer vos revenus d’autoentrepreneur(e) dans votre déclaration personnelle :
Cette gestion simplifiée de votre autoentreprise s’accompagne de la tenue de registres obligatoires afin de justifier des entrées et sorties d’argent professionnelles.
Les registres obligatoires
Afin de prouver vos dépenses et recettes, vous devez tenir un Livre des recettes (obligatoire pour tous les autoentrepreneurs) et un Registre des achats (uniquement pour certaines activités, détails plus bas).
Le livre des recettes
C’est un document qui récapitule au jour le jour et de manière chronologique tous les encaissements que vous effectuez dans le cadre de votre activité professionnelle.
Voici un exemple avec les 6 mentions obligatoires à avoir. Vous pouvez le tenir sur papier ou sur informatique (tableur ou logiciel).
Il est à noter que le support choisi ne doit pas être falsifiable, c’est-à-dire modifiable. Ce qui peut poser question quant à l’utilisation d’un tableur. Toutefois, les chambres de commerce proposant ce type de documents, on peut raisonnablement penser que c’est permis… 🤗
Si vous souhaitez créer un livre de recettes (ou tableau de suivi de votre CA) sur tableur, je suis en train de préparer une masterclasse gratuite au cours de laquelle je vous montrerai comment créer facilement ce genre de tableau avec Google sheet.
Inscrivez-vous en cliquant sur le bouton ci-dessous si vous souhaitez être informé(e) de la date de la masterclasse :
Le registre des achats
Comme annoncé un peu plus haut, ce registre n’est pas obligatoire pour tous les autoentrepreneurs.
Il doit être tenu uniquement si votre activité est : la vente de marchandises, les prestations d’hébergement ou la vente de fournitures et denrées à consommer sur place ou à emporter.
Vous devez y porter toutes les dépenses professionnelles de l’année civile, dans l’ordre chronologique, selon les mêmes modalités que le livre de recettes : date et moyen de paiement, nom du fournisseur et référence de la pièce justificative, montant et nature de la dépense.
Là encore, je vous conseille de le tenir même si vous n’êtes pas concerné(e). C’est un document très utile pour suivre votre gestion et savoir où passe l’argent gagné. Il vous aidera au pilotage de votre entreprise et à la prise de décision en terme d’investissement.
Le fait d’avoir ces deux registres vous permettra d’avoir a minima un aperçu du résultat dégagé par votre activité : bénéfice ou perte. Cela fera l’objet d’un autre article de blog ! 😉
Informations complémentaires
Voici quelques informations complémentaires qui sont obligatoires pour certains, recommandées pour tous 😅.
Assurance Responsabilité Civile Professionnelle
Comme tout professionnel, l’autoentrepreneur se doit de prendre une assurance RCP pour se couvrir des dommages, petits ou grands, qui peuvent intervenir dans le cadre de son activité professionnelle.
Comme on dit : mieux vaut prévenir que guérir ! Alors cette fois-ci, je ne le vous conseille pas : je vous incite fortement à le faire !
Médiation à la consommation
Si vous travaillez avec des particuliers, vous devez leur proposer un service de médiation à la consommation. Cela s’applique que vous vendiez des marchandises ou offriez des prestations, et que vous le fassiez en présentiel, à distance, par l’intermédiaire d’une boutique physique ou en ligne…
C’est un service payant (s’il est utilisé), à votre charge. Mais vous n’êtes pas obligé(e) de l’utiliser. Il intervient seulement si vous n’êtes pas parvenu(e) à un accord amiable avec votre client et que celui-ci le saisit. Et vous n’êtes pas non plus obligé d’accepter la proposition du médiateur.
Idée : tournez cette obligation en argument de vente ! Elle peut constituer un gage de sécurité pour votre client et le rassurer.
Etablissement d’un devis
Un devis est obligatoire :
- pour certaines activités encadrées par la loi : notamment activités de déménagement, dépannage – réparation – entretien, location de voiture, d’aide à la personne (cas particulier), service à la personne (si >100€), prestations funéraires
- si le client le demande
- si le prix ou le mode de calcul du prix n’est pas affiché (information du client sur les prix pratiqués)
Je pense avoir compilé la très grande majorité des obligations liées à votre activité d’autoentrepreneur(e). Toutefois si vous avez des questions ou des compléments à apporter, l’espace commentaires est à votre disposition. Vous pouvez également me laisser un message sur ma page Instagram.
Et si vous pensez que cet article peut intéresser un(e) solopreneur(e) de votre entourage, ne le gardez pas pour vous et partagez-lui le lien !
